Vers libres ondulants n°12

09/04/2020

Chers visiteurs,

En ces temps de confinement qui, je l'espère, ne vous sont pas trop handicapants, je vais vous raconter la petite histoire derrière ce poème. Je me renseignais un peu sur la poésie de Cao Cao, la célèbre figure de l'époque chinoise des Trois royaumes, quand j'ai eu la soudaine envie de lire un poème des "Fleurs du mal" de Baudelaire, ce qui, je l'avoue, ne m'arrive quasi jamais ! Je suis tombé sur le Voyage, et je l'ai adoré, ce qui n'est pas souvent le cas des poèmes du bon Charles. C'est suite à cela que j'ai écrit le poème que vous pouvez consulter dès à présent. Je sais pertinemment que les propos de Baudelaire et les miens sont pratiquement antinomiques ; en effet, bien que je comprenne tout à fait ce qui le pousse à nous dévoiler le fond de sa pensée, pensée avec laquelle je suis plutôt en accord, ma nature rêveuse a pris le dessus cette fois-ci pour délivrer un message plus optimiste, bien qu'on reste sur un schéma schopenhauerien classique où vie et mort ne sont que les deux faces d'une même pièce... Une dernière note : si j'ai choisi cette illustration, c'est parce que l'immensité verticale des monts et l'immensité horizontale suggérée des torrents rappelle le caractère vain de la poursuite des désirs. Maintenant, je vous laisse embarquer pour un :

"Voyageurs parmi torrents et monts" par Fan Kuan

Voyage résigné

Ah ! les ivres distraits ont fort tort d'avoir cru

Les affabulations des élites pédantes !

Nous, ces piètres humains, nous croyions obtenus

Les biens et jouissances de nos vies ennuyantes.


Nous nous imaginions bien des monts et merveilles

Avec de simples mots diffusés sur l'écran ;

Ainsi l'esprit naïf tomba dans le sommeil

Sans que sa société lui paraisse carcan.


Préparant ma chaloupe, enfilant mes chaussures,

C'est une épopée longue à laquelle j'aspire ;

Dès demain, quand le vent haussera son allure,

Sans regret, je fondrai vers la Vie sans faiblir !


Délaissant la vision au profit d'un mensonge

Certes réconfortant mais aussi délétère,

Les bagnards, dont le monde est bâti sur un songe,

À ceux-là, j'enverrai un message à la mer :


"Vois les choses en face, petit être conçu !

Discerne la mère dont tu es le produit !

Elle t'abreuve en lait, hélas ! non par vertu,

Mais bien pour ponctionner tes dénombrables fruits !


À cet être odieux n'accorde pas ton temps,

Seule chose qu'octroie l'abjecte Volonté ;

Dans un beau paysage, insoumis à l'OTAN,

Je t'invite à fuir et trouver la liberté !"


Quant à moi, voguant sur des routes inconnues,

Je chercherai un roc sur lequel me poser.

Lassé par l'usuel soupir de l'âme nue,

Dévêtue par faiblesse et par maturité,


J'appellerai la Faux pour qu'elle s'offre à moi,

Misérable avorton d'une nature obscure ;

Face au sempiternel spectacle sans émoi,

Je mourrai sans espoir de quelque sinécure !

Je vous invite grandement à me communiquer ce que vous en avez pensé ! Merci d'avance, en vous souhaitant une vie harmonieuse !

Le Doute Humain - Blog de pensée
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